Close Encounter
Photo:
Freddie SandströmClose Encounter
Écrit par
Jesper Nordinpour
Bolinterprété par
Jean-François Laportedans le cadre de:
Festival de Musique Nouvelle de Montréal
Une étrange toile d’interrelations se tisse lorsqu’un compositeur écrit pour un musicien donné et son instrument. Le compositeur a probablement déjà écrit pour cet instrument (au minimum, il peut étudier d’autres compositeurs qui l’ont fait). Ainsi, même si c’est le musicien qui connaît l’instrument le plus intimement, le compositeur arrive généralement à apporter ses propres idées. De cette manière, les trois parties entretiennent divers types de relations entre elles.
Or, lorsqu’on écrit pour Jean-François Laporte et ses propres créations, on est ailleurs. Il connaît très bien l’instrument en question, évidemment, mais sa relation avec celui-ci va plus loin que celle qu’on entretient avec un frère, une sœur, un conjoint ou une conjointe : c’est son enfant. Par le fait même, il est impossible pour le compositeur « externe » de s’approcher de ce degré d’intimité avec l’instrument. Cela étant dit, les deux œuvres que j’ai écrites pour des instruments de Jean-François Laporte comptent parmi les expériences les plus fascinantes de ma carrière de compositeur.
La première s’intitulait Residues, pour les instruments de Laporte et orchestre symphonique. Elle a été créée en 2006 par l’Orchestre symphonique de la radio d’État suédoise, avant d’être publiée sur disque compact. La deuxième, Close Encounter, est pour le Bol de Laporte et électroniques en direct. Dans la pièce pour orchestre, j’avais cherché à intégrer l’orchestre et les instruments de Laporte d’une manière globale. Cette fois-ci, j’ai plutôt choisi de plonger plus profondément dans l’univers sonore d’un seul instrument et de le bonifier par des prises de son rapprochées et des traitements en temps réel à l’ordinateur. Mais le titre Close Encounter (« rencontre rapprochée ») évoque aussi l’expérience d’écriture pour un grand artiste et son enfant. — Jesper Nordin