Photo de musiciens jouant de la Trompe-sax

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Jean-François Laporte

Trompe-sax

Les bois, une des familles d’instruments de l’orchestre, partagent tous trois caractéristiques : une embouchure, un corps (qui peut être bien droit, comme une clarinette, ou recourbé, comme un saxophone) et un pavillon. 

La Trompe-sax respecte cette « fiche technique » à la lettre, mais cet instrument inventé par Jean-François Laporte est unique en son genre : une embouchure de saxophone baryton est fixée à un long tube en plastique fixé, à l’autre bout, au pavillon d’un klaxon de camion lourd. L’engin n’a ni trous ni clés : l’interprète ne peut compter que sur sa bouche et ses lèvres pour moduler la hauteur et le timbre du son produit.

Jusqu’à présent, Jean-François Laporte a utilisé cette trompe éléphantesque strictement dans un contexte de composition pour plusieurs musiciens. Le jeu en groupe permet de produire des effets de grappes sonores et de fréquences rapprochées (battements). Cet instrument figure dans « La Plénitude du vide » de Laporte, pour six Trompes-sax et autres instruments inventés, œuvre qui a remporté le prix OPUS de la création de l’année de 2006. Mais l’illustration la plus frappante du potentiel de la Trompe-sax est « Incantation », une autre composition de Laporte, pour quatre Trompes-sax, composée pour le quatuor de saxophones Quasar. « Incantation » est l’une des œuvres du répertoire de Quasar qui a été le plus jouée jusqu’à maintenant. 

L’instrument est très apprécié pour sa capacité à projeter le son dans diverses directions, jouant avec les réflexions sonores multiples. En outre, il ne craint pas les intempéries, ce qui en fait un instrument idéal pour les concerts en plein air, ce que Quasar n’hésite pas à faire lorsque l’occasion se présente. Avec ses airs de cor médiéval tombé dans les mains d’un camionneur mélomane, la Trompe-sax sonne le triomphe de l’imagination.